Utiliser le temps à bon escient

Il y a quelques mois, la vie m’a imposé une pause. Une vraie. Brutale, silencieuse, déchirante. J’ai perdu plusieurs personnes que j’aimais profondément, à quelques semaines d’intervalle. Ces départs m’ont laissée sans voix. Ils ont creusé un vide, mais ils ont aussi réveillé quelque chose de plus profond encore : une prise de conscience douloureuse, mais nécessaire.

Je ne saurais mettre de mots précis sur ce que j’ai ressenti. C’était un mélange de vertige, d’impuissance, et de lucidité brute. Ces deuils m’ont arrachée à l’illusion qu’on a toujours un peu de temps devant soi. Cette idée qu’on reporte sans trop y penser : « Je le ferai demain », « Ce n’est pas le bon moment », « J’ai encore le temps ». Mais qui sait, vraiment, ce qu’il lui reste ? Qui peut garantir qu’il aura encore le temps d’aimer, de dire merci, de pardonner, de créer, de vivre vraiment ?

J’ai compris, dans ma chair, que tout peut s’arrêter. Sans prévenir. Que le temps passe, et qu’il ne se rattrape pas.
Et aussi cliché que cela puisse paraître, je crois qu’on ne réalise vraiment la valeur du temps que lorsqu’on est confronté à la mort. La sienne, ou celle d’un proche. Tout ce qui nous semblait urgent s’efface. Tout ce qu’on laissait pour « plus tard » devient soudain vital, essentiel, brûlant.

Depuis, une question m’habite : Qu’est-ce que je fais de mon temps ?

Est-ce que ce que je vis a du sens pour moi ? Est-ce que je m’entoure des bonnes personnes ? Est-ce que je prends le temps de dire je t’aime, merci, pardon ? Est-ce que je m’accorde vraiment le droit d’exister… ou est-ce que je survis, engluée dans les peurs, les injonctions et les habitudes ?

Je n’ai pas toutes les réponses. Mais j’ai fait un choix : ne plus gaspiller ma vie. Ne plus vivre à côté de moi-même.

Je veux consacrer mes journées même les plus banales à ce qui me nourrit. Créer, aimer, apprendre, transmettre, me reposer, prendre soin de moi. Même si cela implique de dire non plus souvent. Même si cela veut dire déplaire ou sortir du cadre.
Je ne veux plus attendre que la vie me laisse du temps pour vivre. Je veux choisir. Choisir ce qui compte. Choisir ce qui fait sens. Choisir de vivre, ici et maintenant. Pleinement.

Nous n’avons pas le pouvoir de ralentir le temps. Mais nous avons celui de l’utiliser à bon escient.

Et si, à partir d’aujourd’hui, on essayait, ensemble, de faire ce choix ? Voici quelques pistes que j’explore, jour après jour.


1. Faire le tri dans ses priorités

On remplit nos journées de choses à faire, de to-do lists sans fin. Mais combien de ces choses ont réellement du sens pour nous ?

Mon conseil : chaque semaine, identifie trois activités qui comptent vraiment pour toi (pas forcément « utiles » ou rentables — juste nourrissantes). Par exemple : lire, cuisiner, marcher, passer du temps avec un être cher. Puis, essaie d’organiser ta semaine autour de ces priorités, et non l’inverse.


2. Apprendre à dire non sans culpabiliser

Dire non, ce n’est pas être égoïste. C’est protéger son énergie, son espace, son temps. C’est se respecter.

Mon conseil : Avant d’accepter quoi que ce soit, demande-toi : « Est-ce que ça me rapproche de ce qui a du sens pour moi ? » Si la réponse est non, tu as le droit — et même le devoir — de décliner.


3. S’accorder des espaces de lenteur

La société nous pousse à aller toujours plus vite, à produire, à optimiser. Mais c’est dans le silence que l’on s’écoute. C’est dans la lenteur qu’on se retrouve.

Mon conseil : chaque jour, offre-toi au moins 10 minutes sans écran, sans bruit, sans sollicitations. Respire. Écris. Rêve. Observe. Ces moments changent tout.


4. Dire les choses maintenant, pas demain

On repousse les mots d’amour, les demandes de pardon, les appels qui comptent. Par pudeur, par peur, par flemme. Mais parfois, demain, c’est trop tard.

Mon conseil : chaque semaine, choisis une personne à qui tu veux dire quelque chose de vrai. Et dis-le. Sans attendre.


5. Pratiquer la gratitude

La perte m’a appris une chose : tout peut disparaître. Mais ce n’est pas une raison pour vivre dans la peur. C’est une invitation à aimer plus fort. À savourer ce qui est là.

Mon conseil : le soir, repense à trois choses qui t’ont fait du bien dans la journée. Même infimes. Même invisibles pour les autres. Tu verras, ça change la perspective.


Aujourd’hui, je ne veux plus courir après une perfection qui n’existe pas. Je veux vivre avec l’idée que le temps passe, et que c’est justement parce qu’il passe qu’il est précieux.

Je ne sais pas combien de matins il me reste. Mais je veux qu’ils comptent.

Et toi, qu’est-ce que tu choisis de faire avec ton temps ?

With Love

Saly

Utiliser le temps à bon escient

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