Il y a quelques semaines, je suis tombée sur un article dans lequel la chanteuse française, Louane répondait à des détracteurs, qui l’avait critiqué sur sa prise de poids. Comme beaucoup de françaises, elle avait été victime de grossophobie.
Je ne suis pas grosse. Mais, plus jeune, j’ai été victime de grossophobie. J’en ai énormément souffert. Le mot n’existait pas à l’époque. Je pense, que je garderais toujours des séquelles des méchancetés et des humiliations que j’ai subies.
Je pouvais passer des nuits à pleurer. A rêver d’être mince, d’être très mince. Je voulais être squelettique, invisible. J’ai surtout souffert de grossophobie intrafamiliale. Certaines familles africaines peuvent être extrêmement cruelles envers les grosses surtout lorsqu’il s’agit de petites filles. C’est sûrement pour cela, que j’ai toujours un pincement au cœur quand j’entends des témoignages de femmes victimes de grossophobie.
Je te partage des ressources pour comprendre et lutter contre cette forme de racisme.
En France, plus une personne est grosse, plus elle est invisible. On ne les voit pas! C’est un fait!
Depuis que je me passionne pour les féminismes, je m’informe énormément sur toutes les formes de discriminations que subissent les femmes. La France est un pays qui n’aime pas les gros. Et, les femmes sont les premières victimes de cette forme de ce mépris.
La grossophobie est la forme de discrimination, où les victimes sont les plus culpabilisées. C’est de leur faute si elles sont grosses, elles n’avaient pas qu’à manger !
Définition de la grossophobie
« La grossophobie est l’ensemble des discriminations vécues par les personnes grosses en raison de leur apparence physique. Elle s’exprime dans tous les domaines de la vie : familial, intime, santé, professionnel, social. »
En bref, il s’agit d’une forme de racisme anti-gros.*
Petite info : En 2020, 43 % des salariés du secteur privé ayant vécu une discrimination ou un harcèlement discriminatoire dans l’emploi, déclarent avoir été discriminés en raison de leur apparence physique.
Ressources :
Livres à lire
Voici 3 livres que j’ai lus et qui m’ont vraiment permis de comprendre le vécu des personnes grosses et obèses en France.
On ne naît pas grosse de Gabrielle Deydier
Résumé :
« Ce qui gêne tant les gens c’est mon poids : 150 kg pour 1.53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j’affronte mes tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société professionnels adeptes de la chirurgie de l’obésité, magazines féminins employeurs – réserves aujourd’hui aux grosses ».
Gros n’est pas un gros mot d’Eva Perez-Bello & Daria Marx
Résumé :
« Grossophobie (nom féminin) : ensemble des attitudes hostiles et discriminantes à l’égard des personnes en surpoids. » Ce mot ne figure pas dans le dictionnaire, mais il désigne un phénomène réel et ordinaire.
Chaque jour, les gros sont victimes de discriminations : si vous pesez 150 kilos, vous aurez du mal à trouver un travail (vous êtes présumé fainéant), à vous habiller (les magasins ne vendent pas de vêtements en taille 60), à vous soigner (il faudra dénicher un cabinet équipé pour vous prendre en charge, et la bienveillance n’est pas toujours au rendez-vous), à prendre l’avion (peut-être devrez-vous réserver un second siège), à vous faire prescrire une contraception, mais aussi à avoir un bébé si l’envie vous en prend… Vous aurez du mal à vivre normalement.
Nos préjugés sur les personnes grosses et les comportements qu’ils entraînent ont des conséquences parfois dramatiques. La grossophobie pollue toutes les sphères de la vie. Témoignages à l’appui, voici un tableau choquant et 100 % vrai de ce que vivent les gros, tout le temps, partout ».
Grossophobie de Solenne Carof
Résumé :
Depuis les années 1990, des associations, comme Allegro Fortissimo et plus récemment Gras politique, ainsi que des militantes et autrices comme Gabrielle Deydier, ont imposé un nouveau terme pour parler des discriminations liées au poids : la grossophobie. La tendance « body positive » , résultat de ces mobilisations contre les normes esthétiques et pondérales dominantes, a renouvelé les problématiques propres aux mouvements féministes et queer, mettant à nouveau la question du corps au coeur des revendication des militantes…
Associations et de collectifs de lutte contre la grossophobie :
- Collectif Gras Politique : https://graspolitique.wordpress.com/a-propos/
- Association G.R.O.S : https://www.gros.org/
Documentaires/Téléfilms à regarder
“Moi, grosse”, le téléfilm inspiré d‘On ne naît pas grosse” ( actuellement en replay sur France TV)
Daria Marx : ma vie en gros, un docu intime contre la grossophobie
On achève bien les gros : VOD : https://boutique.arte.tv/detail/on_acheve_bien_les_gros
On achève bien les gros : film complet sur Youtube lien : https://www.youtube.com/watch?v=l02ab69le-M
Débat Mediapart :
Podcast à écouter :
Pour finir
J’espère que cette sélection t’aidera à comprendre le vécu des personnes grosse en France.
Ma mère me disait souvent que sur cette terre nous sommes comme les 5 doigts de la main. Nous sommes tous différents et possédons tous des morphologies différentes. Certains sont gros, d’autres petits, grands…. Certaines personnes sont en bonne santé, sont grosses et le resteront. Cela ne fait pas d’elles des plus mauvaises ou plus bonnes personnes que les autres.
Avec cet article, je ne fais pas l’apologie de l’obésité, qui est une maladie. Mais je ne rentre pas non plus dans le jeu du patriarcat, qui associé beauté et qualité humaine de la Femme à son tour de taille. Plus celui-ci est petit, plus la Femme est valorisée.
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Prend soin de toi et gros bisous.